Visioconférences avec Nicolas Caillon en direct de l’Antarctique

Dans quel cadre se situait cette visio en direct, et concrètement, comment ça a fonctionné (nombre de classes, etc.) ?
Ce cycle de 3 visioconférences s’inscrit dans le cadre d’un projet d’éducation au changement climatique à l’école primaire pour des élèves de cycle 3 (CM1, CM2, 6e) initié par le Centre pilote La main à la pâte Oise-Nogent il y a 4 ans. Les 29 novembre, 1er et 9 décembre, une trentaine de classes de Nogent sur Oise, Montataire, Compiègne et Senlis ont participé à ces rencontres avec Nicolas Caillon, glaciologue en direct de la station polaire Concordia en Antarctique. Nicolas était accompagné d’un jeune doctorant, Damien qui va rester à Concordia une année entière.
La visioconférence a débuté par une présentation d’une vingtaine de minutes au cours de laquelle les deux scientifiques ont exposé leur sujet d’étude, les raisons pour lesquelles ils se rendent en Antarctique et ont décrit leur quotidien. Images à l’appui, ils ont expliqué les objectifs de leur mission qui consiste à étudier la glace pour mieux connaitre l’évolution du climat. Grâce à l’analyse de la composition de l’air emprisonné dans les carottes de glace, on parvient à déceler le climat passé. On peut remonter le temps jusqu’à plus de 800.000 ans et prévoir ainsi le climat futur. C’est tout l’enjeux du projet Ice memory auquel participe Nicolas Caillon. Les élèves ont également appris que l’Antarctique, le continent blanc, est recouvert d’une épaisseur de glace de plus de 3 km ! Ils ont découvert qu’il fallait prendre l’avion et le bateau pour s’y rendre et que les conditions de vie sont particulièrement rudes du fait des températures extrêmes. – 30° C en été et jusqu’à – 80°C en hiver !

En quoi ce direct est -il un « plus » utile pour les élèves, sur divers plans ?
Il y a 4 ans, nous avions eu la chance d’accueillir Nicolas Caillon à Nogent. Il avait accepté de faire le déplacement depuis Grenoble où il travaille à l’IGE (Institut des géosciences de l’environnement). A l’époque il avait raconté aux élèves le projet Ice memory. Il y a 6 mois, Nicolas m’a parlé de sa nouvelle mission en Antarctique et nous avons imaginé cette rencontre en direct depuis la station polaire Concordia.
Ce type d’événement permet aux élèves de mieux comprendre le monde qui les entoure et précisément que l’étude du changement climatique à l’école repose sur des faits mis en lumière par la science. Cet ancrage dans le réel est essentiel car il donne du sens aux apprentissages. Cela participe au développement de la rigueur scientifique et de l’esprit critique. Les élèves ont découvert le métier de glaciologue-climatologue et en quoi ces expéditions scientifiques permettent de dresser un état des lieux des connaissances que nous avons aujourd’hui du dérèglement climatique. Cette aventure scientifique n’en est pas moins une aventure humaine que Nicolas et Damien ont réussi à transmettre aux enfants avec passion. Ils ont rappelé que ces métiers sont accessibles aux filles comme aux garçons et que la motivation est souvent la clé de la réussite. Enfin, chaque classe a pu poser des questions aux scientifiques, un autre moment fort de ces rencontres.

Un partenariat entre le Centre pilote La main à la pâte de Nogent et l’IPEV (Institut Polaire Paul-Émile Victor)